Oui. Il présente beaucoup d’avantages au niveau nutritionnel et immunitaire comparativement aux préparations lactées pour nourrisson.
Les protéines
Il y a 2 principaux types de protéines dans le lait maternel et les produits commerciaux pour nourrisson (PCN), soit le lactosérum et la caséine. Le lactosérum (ou petit-lait) est plus facile à digérer que la caséine. Tel qu’indiqué dans le tableau ci-joint, dans le lait maternel, le ratio lactosérum/caséine progresse, la concentration des protéines de la caséine augmentant et celle du lactosérum diminuant au fur et à mesure que la capacité de digestion du bébé évolue. Pour les PCN, différents ratios existent, mais jamais dans les mêmes proportions que le lait maternel.
Le lactosérum est composé de plusieurs facteurs qui aident le système immunitaire du bébé à se développer, dont majoritairement l’α-lactalbumine. Alors que le lait maternel en est riche, les PCN en renferment très peu. De plus, les PCN ne contiennent aucune autre substance ayant des propriétés immunitaires.
Enfin, il est souvent rapporté par les parents que les PCN soutiennent plus que le lait maternel. La faim du bébé est comblée pendant plus longtemps qu’avec le lait maternel.
Les glucides
Les glucides présents dans le lait maternel sont le lactose (présente en plus grande quantité) et les oligosaccharides. Ces derniers, agissant comme pré biotiques pour la bactérie Lactobacillus bifidus, favorisent le développement de la flore intestinale et aident à prévenir les infections du système digestif (ex. diarrhée).
À l’inverse, les PCN ne contiennent pas d’oligosaccharides, à moins d’avoir été enrichies. Les PCN sont donc plus difficiles à digérer par le bébé, ce qui favorise le sommeil chez ce dernier.
Le gras
Le lait maternel est particulièrement riche en gras essentiels, qui sont très importants pour le développement de l’enfant. La quantité de gras augmente au fil de l’allaitement ou de la tétée. En effet, plus le sein se vide, plus la concentration en gras augmente. De plus, la lipase, une enzyme présente dans le lait maternel, facilite l’absorption et la digestion du gras, permettant ainsi au bébé de consommer plus d’énergie.
Le lait maternel contient du cholestérol. Il est particulièrement important dans la composition des tissus du cerveau. Les enfants allaités ont des taux dans le sang de cholestérol plus élevé que les enfants qui reçoivent des PCN, puisque ces derniers en contiennent très peu ou pas du tout. Par ailleurs, les enfants allaités ont un meilleur profil lipidique (quantité de gras dans le sang) durant l’adolescence, comparativement aux enfants qui ont reçu un PCN, ce qui pourrait être favorable à la santé cardiovasculaire à la vie adulte.
Vitamines, minéraux et autres composés
Les vitamines A, D, E et K sont normalement en réserve chez la mère et dépendantes de son alimentation. Le lait maternel renferme aussi des minéraux, dont la concentration reste plutôt constante. Le lait maternel ne contient pas beaucoup de fer, mais il semble que la quantité absorbée, qui se fait 5 fois plus facilement que dans les PCN, est adéquate pour les besoins du nourrisson.
En plus des nutriments mentionnés ci-dessus, d’autres substances sont aussi contenues dans le lait maternel, notamment certaines hormones et des anticorps. Celles-ci contribuent à la maturation des intestins du nourrisson, au développement des cellules immunitaires, et même au fonctionnement de la glande thyroïde.
Les bienfaits du lait maternel
Grâce à tous les facteurs de protection qu’il contient, le lait maternel est vraiment efficace pour protéger le nourrisson et contribue au bon développement du système immunitaire. Les bébés allaités ont moins souvent d’otites, d’infections aux poumons, de diarrhée et d’entérocolite (inflammation des tissus du petit ou gros intestin). De plus, le lait maternel contient des hormones qui contribuent à la digestion du lait, améliorant l’absorption de plusieurs nutriments. Il est très nourrissant et s’ajuste aux besoins du bébé tout au long de l’allaitement.
La protection offerte par le lait maternel semble se prolonger jusqu’à l’âge adulte. Plusieurs études démontrent que l’allaitement peut prévenir plusieurs maladies chroniques comme le diabète, la sclérose en plaque et la maladie cœliaque. L’exclusivité et la durée de l’allaitement semblent déterminer l’efficacité de la protection.
Ainsi, il est recommandé d’allaiter exclusivement le nourrisson jusqu’à 6 mois.