À la lumière des dernières études, le Dispensaire recommande d’éviter de consommer du foie jusqu’à la 12e semaine de grossesse, puis d’en limiter la consommation à 75 g par semaine pour les trimestres subséquents. Le foie de poulet est à privilégier, car sa teneur en rétinol (vitamine A préformée) est plus faible que dans le foie d’autres animaux ou poissons.
Le foie des animaux ou des poissons est très riche en rétinol, une substance tératogène qui augmente le risque de malformations chez le fœtus si la mère en consomme en trop grande quantité. Les femmes enceintes se doivent donc d’être vigilantes quant à leur consommation de foie. Notons toutefois que le risque de malformations congénitales causées par un excès de rétinol n’a été observé, par plusieurs études qu’au cours du premier trimestre de grossesse, alors que les organes du fœtus sont en formation.
Après le 1er trimestre de grossesse, la consommation d’une portion de foie par semaine, soit 75 g cuit, c’est-à-dire la taille d’une paume de main, est jugée sécuritaire. Cette quantité peut même contribuer à combler les besoins en fer et en vitamine A de la femme enceinte, particulièrement si cette dernière est à risque d’une carence en ces nutriments.
Le foie de poulet ( tableau de la teneur en rétinol des foies) est celui qui présente la teneur en rétinol la moins élevée. Comme le rétinol est éliminé très lentement par le corps, il est préférable de choisir celui-ci. Ceux provenant des autres animaux (veau, bœuf, poissons, etc.) contiennent généralement des quantités de rétinol dépassant la quantité maximale recommandée par jour.
Une étude a fait l’observation de réserves en vitamine A très faibles chez des femmes enceintes à risque de déficience en vitamines et minéraux (faible revenu, grossesses rapprochées, grossesse multiple ou allaitement pendant la grossesse). Une déficience en vitamine A pourrait augmenter le risque d’anémie chez la mère et les risques d’impacts négatifs chez le fœtus.
Deux risques d’un déficit en vitamine A chez le fœtus ont récemment été observés lors d’études : le risque que les reins soient de trop petite taille et l’augmentation du risque d’une hernie diaphragmatique congénitale (malformation du diaphragme causant un problème pulmonaire). Toutefois, il est à noter que seules deux études ont fait ces observations : d’autres seront nécessaires pour confirmer ces nouvelles données.
Le Dispensaire reçoit des femmes enceintes disposant de faibles revenus, souvent à risque de carences alimentaires. Lorsque ses nutritionnistes constatent un apport déficient en fer ou en vitamine A dans l’alimentation d’une femme enceinte, elles peuvent donc lui recommander la consommation de foie de poulet après le premier trimestre, et ce, à raison de 75 g par semaine ou moins.
Mise en garde : attention aux produits dont la liste d’ingrédients indique la présence de « foie de volaille ». Derrière cette nomenclature peut se cacher du foie de dinde, extrêmement riche en rétinol. Préférez les produits dont l’étiquette précise « foie de poulet ».